Sylvie m’a offert ce beau cadeau en 2020 pour courir le marathon de New York, le 50° pour mes 60 ans. C’est raté ! Cela sera le 51° ce 6 novembre 2022. Ne cherchez pas, il n’y a rien à comprendre. Les circonstances sanitaires sont en grande partie responsables, mais pas que !
Texte: Hervé Cazelles – Images Sylvie
Nous arrivons quelques jours avant la course pour bien nous reposer du décalage horaire et visiter la ville. Cherchez l’erreur ! Oui, nous avons fait attention, nous avons pris une carte de métro mais nous avons également marché, plus de 100 km au compteur. Ce n’est vraiment pas une bonne fin de préparation pour le dimanche. Mais, nous sommes joueurs avec Sylvie. Après Chablis le 26 octobre dernier, ce sera New York ce 6 novembre et le Beaujolais le 19 novembre. Alors la préparation est en bonne voie, mais je ne sais plus pour quel marathon.
Nous nous retrouvons avec notre fils Guillaume pour ce beau voyage, merci à Sylvie. Notre hôtel se trouve sur la 42° rue entre la Gare Grand Central et l’ONU. Ce quartier nommé Tudor est très agréable.
Le jeudi, le vendredi et le samedi nous permettent de prendre le pouls de Manhattan qui est bien grand entre le Bronx et Wall Street. Nous nous sommes préservés pour visiter le quartier de Brooklyn le mardi après la course. Les New-Yorkais sont très serviables et prennent même les devants pour nous aider quand ils nous perçoivent perdus avec nos plans ouverts dans les ‘’streets’’ et le métro.
Cette ville est à la hauteur de sa réputation. Elle est grouillante, bruyante et tellement différente d’un quartier à un autre. Son côté cosmopolite est vraiment incroyable et nous avons pu goûter les différentes cuisines suivant les quartiers. Belles expériences même si les prix pour se nourrir sont élevés.
Nous profitons d’un magnifique temps pour nous balader d’un endroit à un autre, en oubliant la visite des musées qui sera l’occasion d’un autre voyage. Nous nous élevons dans les airs de Manhattan pour ‘’chatouiller’’ le ciel et admirer la ville. Les derniers niveaux des gratte-ciels The Edge, Empire State Building et Top of the Rock sont époustouflants.
Un petit bémol à tous ces superlatifs, les sous-sols du métro sont vétustes et certaines stations ne sont pas très propres. Mais ce n’est pas grave. Voilà nous y sommes. Nous nous retrouvons en bas de l’hôtel dimanche matin. Il est 6h15, il fait encore nuit, mais il fait beau et la température est déjà élevée pour la saison. Il fera 23° à l’arrivée. Un bus rempli de coureurs nous amène au départ prévu à Staten Island.
L’attente va être longue pour certains. Pour nous, la chance est de s’être inscrits pour partir à 9h45 avec les meneurs d’allure 3h35’. J’avais l’espoir en 2020 d’essayer de les suivre mais deux ans se sont passés et une opération du genou l’été dernier en ont décidé autrement. L’important est que je suis avec Sylvie et que nous allons courir ensemble.
Il fait beau et le soleil chauffe déjà. Notre attente se passe bien. Nous sommes avec des copains de course retrouvés par hasard. Ils partiront plus tard à 10h30. Une pensée pour ceux dont le départ est prévu en fin de matinée, mais le temps est propice à la méditation. Je l’espère pour eux. Nous sommes appelés dans notre sas. Il est 9h30. Déjà 2h00 que nous sommes là. Nous avançons jusqu’à la ligne de départ pour écouter l’hymne national. J’ai oublié de préciser qu’il y a un monde fou mais dois-je le dire ! Nous avons la chance d’être dans un sas qui parcourra le pont dessus pour profiter de la skyline de Manhattan.
C’est parti ! Nous nous élançons sur Verrazanno-Narrows Bridge. Cela monte pendant plus d’un kilomètre. C’est dur, je me force à lever la tête pour regarder autour de moi et profiter. Je dois mettre les freins pour faire redescendre le cœur et ne pas suivre les autres dont l’allure est supérieure. Sylvie est dans le dur également. L’avantage d’une montée c’est qu’habituellement et très souvent elle est suivie d’une descente. Nous pouvons ainsi récupérer un peu. Nous ne sommes qu’au second kilomètre. Cela s’annonce difficile !
S’il n’y avait personne sur le pont, à sa sortie le public est là. Et quel public ! Il va nous accompagner tout au long du parcours. C’est dingue ! Déjà les gens crient pour nous encourager. C’est super ! La ligne droite d’environ 6 kilomètres dans Brooklyn, le soleil qui chauffe et l’atmosphère humide vont rendre le début de la course difficile. De plus mon genou fait des siennes. Cette fatigue est accentuée par le bruit et les cris. J’ai même le reflexe à un moment de me mettre au milieu de la rue pour m’isoler un peu des encouragements incessants. Un comble mais une réalité rare. Cela ne durera pas. Je profiterai.
Nos copains partis plus tard nous rejoignent un peu avant la mi-parcours. Johanna est également dans le dur. Sylvie aussi ! La température s’élève et le soleil tape. J’essaie de profiter un maximum de l’ombre. Je sens que c’est dur et je vois que Sylvie a des difficultés. Nous ralentissons et alternons marche et course. Je veux finir la course à deux mais je suis inquiet à ce moment-là. D’ailleurs, après la course et lors de nos échanges d’expériences, Sylvie ne se rappellera pas d’avoir couru quelques hectomètres avec eux. Comme quoi, elle était ailleurs !
Je profite de l’ambiance et des spectateurs en tapant dans les mains des enfants. Notre maillot est floqué d’un FRANCE qui est très lisible. Cela provoque des encouragements tout au long du parcours. C’est vraiment spectaculaire. Je retrouve la même atmosphère que j’ai connu à Londres.
Nous quittons Brooklyn pour traverser un quartier dans le Queens qui est un peu plus tranquille que les autres. Il s’agit du quartier Juif. Ils vivent leur vie et nous ignorent. Libre à eux ! Nous traversons ensuite l’East River en empruntant le Queensbridge. Deuxième zone sans spectateur mais une montée longue et dure. Nous marchons comme les autres. C’est difficile. Nous arrivons dans Manhattan et prenons la 1ère avenue une ligne droite d’environ 5 kilomètres dont on perçoit son extrémité avec son profil vallonné et rempli de monde. Une vue à l’infini de coureurs ! L’ambiance est toujours là, exceptionnelle. Nous apprendrons après la course que Guillaume nous a filmé à la sortie de Queensbridge mais sans pouvoir nous le faire savoir. Trop de monde.
Le soleil a disparu et une petite pluie tombe. Cela nous rafraichit. Nous en avons vraiment besoin. Nous passons dans le Bronx au nord de Central Park. L’ambiance déjà présente monte d’un cran. Les gens sont de plus en plus fervents. Nous redescendons vers l’arrivée par la 5ème avenue. Dommage, mais c’est une image. Cela ne descend pas. Nous nous dirigeons vers le sud !
Nous entrons dans Central Park. Il reste quelques kilomètres. C’est dur ! Nous marchons et le profil n’est pas facile. La pluie a cessé et le soleil réapparaît. Le public nous encourage encore plus. Et dire que certains ayant couru avant 2020 nous ont dit que le public était moins nombreux que d’habitude en raison de leur crainte de cette saleté de pandémie !
Le dernier kilomètre arrive. Que dire ! Je trouve les mots pour encourager Sylvie à courir pour que nous terminions sous les 6h00. Cela est fait. Nous franchissons la ligne à deux, déguisés en coureur. C’est la première fois. Elle comprendra !
Nous remercions Contrastes Running avec qui nous sommes partis et Cnewyork qui nous a permis de profiter de ce séjour avec leur guide et le New York City Pass réservé par leur intermédiaire.
Ce séjour se termine le mercredi après avoir poursuivi nos visites à travers la ville. Que de bons souvenirs !
Hervé Cazelles