Présentation de la Asics METARACER TOKYO
Dans la lignée de la nouvelle génération de semelles carbones initiée par Nike, ASICS n’a pas tardé à réagir en sortant dès Juin 2020 sa première paire de Carbones : Les ASICS METARACER TOKYO.
Test réalisé par Sylvain DORVAULT – Photos Marie Caroline SAVELIEFF
Elles ont très rapidement un grand succès car, parmi les seules initialement autorisées à fouler la piste en compétition 5000-10000m notamment grâce à une hauteur de semelle inférieure à 25mm.
En ajoutant à cela un prix inférieur à ses concurrentes directes en s’alignant sur 200 euros. Certes un investissement mais inférieur à la moyenne de 250 euros voire plus : les Alpha fly de Nike culminant en haut de la pyramide pécuniaire à 299 euros… Sachant que ces dernières sont programmées pour un max de 250km.
Sylvain nous propose son retour test complet des ASICS METARACER TOKYO après plus de 100km d’entraînement à vitesse spécifique.
Les Asics METARACER TOKYO:Un profil compétition indéniable
- Le contrefort arrière est bien stabilisateur
Seul point d’ancrage rigide de cette petite bombe. Il maintient le talon tout en limitant au maximum tout poids superflu : ultra aéré, on devine même une légère transparence sur les extrémités latérales.
Ce contrefort possède néanmoins un petit rembourrage agréable de couleur noire qui vient limiter les risques de frottement et d’inflammation du tendon. Mais attention, toujours minimaliste, ne pensez pas vous lover dans un gros coussin douillet.
C’est d’ailleurs au niveau du contrefort que se situera la seule couture visible sur le mesh de la chaussure. Toujours certainement dans un objectif de limiter le poids mais également de limiter tout risque de frottement durant la course.
- La tige se fait oublier
La partie des chaussures qui recouvre le pied associe justement maintien et légèreté. On se sent maintenu mais sans pour autant se sentir étriqué : le tissu mesh se fait oublier.
J’ai un pied assez large et le chaussant me convient tout à fait. Petite précision, je ne nage pas au niveau des orteils.
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Un tissu mesh aéré hydrophobe
Le tissu mesh est donc ultra aéré mais également hydrophobe. Néanmoins, vous devinerez bien qu’avec les aérations omniprésentes sur l’intégralité des chaussures, il ne faut pas s’attendre à rester au sec sous la pluie, vous éviterez peut-être tout juste d’avoir les pieds mouillés si vous faites 2-3 foulées sur une herbes mouillée.
Par contre, par temps chaud, elle évacuera très bien la transpiration.
Notez d’ailleurs le petit trou en bout de semelle afin d’évacuer au mieux l’eau qui aurait pu s’infiltrer dans les running.
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Une semelle extérieure WAT GRIP RUBBER et ASICS GRIP
Quand on observe les semelles assez lisses, on pourrait penser qu’elles ne seront pas idéales par mauvais temps. Mais que nenni : les semelles répondent très bien même sur bitume humide et plus généralement par temps pluvieux. Pas l’impression de faire du moon-walk lors de chaque reprise de foulée.
Le Drop et l’épaisseur des semelles dans la moyenne
Drop de 9mm se situe dans la moyenne des paires du running du marché. Ce ne sera donc pas le drop qui en fera une paire de compétition ou médio-pieds mais bien les semelles carbone et leur poids de 200g en 43.
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La foulée universelle est dynamique
Comme la quasi-totalité des chaussures de running, aucun contrôle pronateur. Elles conviendront donc à un coureur à foulée universelle ou possédant des semelles correctrices.
Quoi qu’il en soit, de façon générale, sur compétition de courte distance (5000m, 10000m, max semi-marathon), le contrôle n’est pas spécifiquement utile puisque la foulée est sensée être encore assez dynamique.
- Les semelles intermédiaires Guidesole incurvées et plaque carbone
Avec un avant-pied relevé, tout comme le talon d’ailleurs, cette paire de running est résolument destinée à mordre le bitume. Avis aux amateurs de vitesse.
La plaque de carbone vient finaliser cette recherche de dynamisme.
Notons qu’elle se limite à l’avant du pied alors que la majorité de ses concurrentes possèdent une plaque carbone intégrale et plus accentuée, ce qui leur a valu leur interdiction sur piste d’ailleurs contrairement aux METARACER TOKYO.
Assez de blabla, voyons ce que donnent les METARACER sur séances spécifiques car rappelons qu’il ne s’agit pas d’un modèle conçu pour enchaîner les sorties longues ou récupérer tranquillou lors d’un footing à jeun !
Les maîtres mots des Asics METARCER TOKYO restant vitesse et dynamisme.
Avec moins de 200gr, les Asics METARACER TOKYO sont des chaussures à vocation quasi exclusivement de compétitions ou de séances très dynamiques.
Avant toute analyse, je préciserai que j’ai une foulée tout en déroulé et loin d’être médio-pied. Mes impressions pourront peut-être différer d’un coureur médio-pied qui exploitera certainement mieux le carbone avant.
Pour avoir déjà pu tester une paire de Next de Nike, lorsque j’ai chaussé la première fois la paire de METARACER l’avantage de la plaque carbone n’a pas été flagrante dans le sens où, à l’arrêt on ne « rebondit pas sur place ».
De même à faible allure lors de l’échauffement, j’ai les sensations d’être dans une paire de running compétition mais toujours pas d’effet magique : oui comme tous, j’aimerai courir à 20km/h les doigts dans le nez, et les mains dans les poches, mais cela reste un doux rêve. Et encore j’aime aussi l’expression no pain, no gain !
Je constate déjà que la paire est bien typée compétition car je me sens proche du sol ce qui me pousse à griffer automatiquement car je n’ai pas d’effet pantoufle qui pourrait me laisser profiter d’un amorti arrière telle une bonne paire d’ASICS CUMULUS ou d’ASICS KAYANO.
Les choses sérieuses commencent en cours de séance lorsque mes allures descendent sous les 4 minutes au kilomètre.
- Des runnings toutes conditions climatiques
J’ai pu enchaîner les sorties en différentes conditions et j’ai tout spécialement apprécié son adaptation aux conditions climatiques : par forte chaleur je ne transpire pas et surtout par temps de pluie, l’eau s’évacue du chaussant et les semelles conservent une bonne accroche aussi bien sur bitume que sur tartan.
- Bonne résistance à l’usure
Après 100km, je ne constate aucune usure spécifique ni du tissu, ni de la semelle malgré ma foulée qui n’est pas des plus aérienne.
Pour une paire typée compétition dont la caractéristique principale n’est pas la durabilité au fil des kilomètres, il est important de préciser ce fait positif.
Je dédie les Asics METARACER TOKYO à ce jour à mes:
- Séances spé piste VMA courte ou longue (avec modération pour le long vu mon gabarit)
- Séances au seuil et fartleck que ce soit sur route ou terrain stabilisé très propre
- Séances d’entraînement en côtes explosives
- La compétition sur piste 5000-10000m
- La compétition route jusqu’au semi voire marathon pour les pros ou coureurs très légers et aériens
- Quelques sorties longues >1H30 mais uniquement en prépa marathon afin de voir si elles me conviennent en terme de confort et frottement sur du long
Profil de coureur
- SURFACE Course sur route
- OBJECTIF, SEANCES Orientation compétition ou entraînement spécifique
- GABARIT Moins de 80kg
- TYPE DE FOULEE Foulée dynamique
La paire de Asics METARACER TOKYO constitue un premier jet plutôt réussi quand on constate la rapidité à laquelle ASICS a su réagir face à cette néo-technologie carbone.
Je vous mentirais si je vous disais que l’effet rebond et économie d’énergie de la plaque de carbone est équivalent à la Next de Nike.
Je la conseillerai à un coureur déboussolé par cet effet plateforme-shoes des carbones qui souhaite faire une transition progressive chaussures de compétition type Adidas Adios « à l’ancienne », (c’est-à-dire pré 2019) où seule la légèreté sera priorisée et où, le pied sera le principal dynamiseur de foulée. Il appréciera alors l’effet de ces carbones.
J’attends maintenant avec impatience la nouvelle version que nous avons pu découvrir via le prototype porté le 4 Octobre par Sara Hall’s qui arborait une paire surgonflée d’ASICS CARBONE lors du marathon de Londres et qui, pour la petite histoire, a assuré sa qualification pour les JO de Tokyo en nous gratifiant d’un magnifique sprint tout carbone à l’approche de la ligne d’arrivée.
Il apparait d’ailleurs qu’actuellement Asics a dans ses tiroirs pas moins de 6 modèles de prototypes de road running en cours de test. Le dernier en date a fait son apparition samedi 12 décembre lors des 10km d’Albi aux pieds de la coureuse Suédoise Sarah LAHTI qui finit deuxième juste derrière sa compatriote. En regardant le tableau ci-dessous, on constate que sa fameuse paire mystère est autorisée par le World Athletics (ex IAAF) depuis le 6 décembre et ce pour une durée de 1 an.
Aucune commercialisation n’est encore à l’ordre du jour donc inutile de demander ce modèle mystère pour Noël au risque d’être déçu…
LE PRODUIT TESTE :
MODELE: Chaussure de running ASICS – METARACER Tokyo
- Tailles : Femmes : 35.5 à 44.5 / Hommes : 39 à 48
- Couleurs :Sunrise Red/Black
- Semelle intermédiaire :Guidesole incurvée
- Semelle extérieure : Asics Grip
- Particularité: plaque en fibre de carbone sur l’avant de la semelle
- Mousse: Flyte foam
- Poids contrôlé Running4all : 199g en 42
- Drop : 9 mm
- Prix : 200 euros
- Foulée : universelle et dynamique