Après avoir testé sur notre site les Puma Deviate Nitro ainsi que les Puma Deviate Nitro Elite Racer (version plus orientée compétition), Puma innove et nous propose en test la version 2 des Deviate Nitro, modèle plus orienté pour l’entraînement même si le test va montrer qu’elle est bien plus que cela.
Test réalisé par: Julien Guyod – Photos: JNB
Modèle après modèle, Puma confirme son retour au premier plan et son ambition assumée de concurrencer les mastodontes du marché. Sur la page du site officiel, voici le descriptif
«La Deviate NITRO 2, tout comme la v1, est de retour dans une version améliorée. Cette chaussure de running offre un amorti optimal pour des performances maximales. Et cette fois, avec un chaussant plus large. La nouvelle version comprend de la mousse NITRO Elite pour une meilleure réactivité, un bracelet retravaillé pour réduire le glissement du talon et une base plus légère et asymétrique qui s’adapte mieux à votre corps sur toutes les distances, qu’il s’agisse de courtes courses, de marathons ou même d’ultras. »
Le mesh est très respirant, sans couture et classique au vu de ce qui se fait aujourd’hui. Ni trop fin ni trop épais, de quoi garantir un effet agréable quelle que soit la météo. En comparaison avec les Racer, il est plus épais et apporte plus de confort. Comme sur beaucoup de chaussures, suivant le coloris il sera salissant. La couleur flashy orange du test est magnifique mais en cette saison avec les pluies, le moindre passage sur chemin laissera des traces difficiles à enlever. En même temps, l’usage principal est sur route. On peut enfin noter le PWRTAPE, renfort présent pour un meilleur soutien et pour une meilleure durabilité de la tige.
La languette est rembourrée et renforce le confort, on sent que ce paramètre n’a pas été négligé même pour un modèle rapide. Celle-ci vient bien se poser sur le pied. Rien à signaler pour le laçage, avec les lacets plats que l’on trouve maintenant sur quasiment tous les modèles car bien plus efficaces.
Dans le guide pointure je devrais être en 40,5 mais j’ai reçu le 41. Peu de changement pour le test, le pied est bien verrouillé. En revanche, cela influe sur la toe-box, dans laquelle mon pied trouve beaucoup d’espace. Cela peut être un paramètre de choix au moment de l’achat suivant ce que l’on préfère, plus d’espace pour laisser le pied œuvrer ou plus près du pied. Sachant que l’ajustement est bon, qu’il y a une certaine latitude sur le choix de la pointure et que le mesh est confortable.
La semelle de propreté, elle, peut tout à fait se retirer pour y insérer sa propre semelle orthopédique. Pour la semelle intermédiaire, on retrouve la combinaison entre la plaque carbone (ici nouvelle plaque PWRPLATE ) et la mousse NITRO ELITE (contre NITRO classique sur les v1) infusée à l’azote, déjà à l’œuvre sur les NITRO RACER (il y en avait deux couches). La comparaison avec celle-ci est pertinente, mais les Deviate Nitro 2 sont plus lourdes que les RACER donc les sensations sont différentes. J’en reparlerai plus bas.
En ce qui concerne le drop qui est de 6 mm, je trouve cette évolution très intéressante. C’est suffisamment proche des drops de 8-10 que l’on trouve actuellement en majorité pour ne pas trop déstabiliser les coureurs. Cela permet de tendre vers un drop plus réduit.
Pour le talon, il s’agit d’un des points d’amélioration par rapport à la version 1, qui avait pu être critiquée pour son manque de maintien. N’ayant pas couru avec je ne peux me prononcer, je trouve en tout cas qu’il n’y a pas de glissement du talon (alors que je suis dans une demie-pointure au-dessus), le renfort en TPU permet un bon maintien. On peut également noter les éléments réfléchissants, gage de sûreté.
La semelle extérieure est en caoutchouc PUMAGRIP pour une très bonne traction. J’avais déjà pu observer cette technologie sur les NITRO RACER et j’avais été surpris par leur durée de vie. Je peux être plus complet sur ce test car il a plu pas mal dernièrement. Ce qui me permet d’affirmer que l’adhérence est très bonne. Je développerai cela un peu plus bas.
Passons au test terrain
Dans le large panel de chaussures à plaque carbone, certaines marques proposent des modèles à 160 euros, comme Nike ou Adidas. Il y a donc également Puma qui revient avec cette deuxième version de ses Deviate Nitro. Pour ma part, j’en suis à ma sixième paire de chaussures dans cette catégorie, il n’y pas d’effet surprise. En courant avec la première fois, je me suis demandé ce que j’aurais pensé si j’avais eu cette paire de chaussures aux pieds il y a quelques années.
C’est ce qui me fait réaliser à quel point tous les modèles ont évolué (avec ou sans plaque carbone) et rendent les modèles pré-carbones obsolètes. Pourtant j’ai des souvenirs nostalgiques de paires que j’ai poussées le plus loin possible. La réalité est là, une paire comme les Deviate Nitro 2 aurait été une véritable révolution quelques années plus tôt. Je vais développer un peu plus mon ressenti, mais autant le dire tout de suite : sans chercher à être complaisant avec la marque, ces puma sont une vraie réussite, qui vont placer la barre très haut sur le marché dans cette gamme de prix.
Confort
Le mesh sans couture est très différent de la version Racer et bien plus classique en comparaison à ce que l’on trouve habituellement. Le chaussant a été retravaillé pour plus de confort, un des points relevés sur la première version. On se sent bien dedans et ce peu importe la distance parcourue, elles se font oublier. Pour moi qui les porte souvent au travail car j’y vais en courant, aucun souci à les garder aux pieds.
Quand on parle de confort, on doit aussi parler de confort de course. Et là, cette sensation de planer est dure à comparer. On se sent tellement bien que l’on n’a pas envie d’arrêter. En comparaison avec ses concurrentes directes, comme les Nike Zoom Fly 5 par exemple, je m’y sens beaucoup plus à l’aise.
DYNAMISME
Dès les premières foulées, la propulsion se fait sentir et on ressent pleinement l’invitation de vitesse. Je partais pour une allure de 4’20-4’30 mais cela s’est vite transformé à 1h allure marathon à 3’45. Quel plaisir de courir avec ! Tout est plus facile, que ce soit des répétitions courtes ou longues de VMA, des sorties tempo ou encore des côtes.
Pour autant, elles savent aussi rester « sages » à allures plus faibles. Elles répondent quand on accélère, mais il est également possible de les prendre avec beaucoup de plaisir sur des footings lents. L’effet rebond est assez prononcé comme sur la plupart des chaussures à plaque carbone. On sent bien la bascule vers l’avant et la propulsion. La mousse Nitro étant bien répartie sur la semelle intermédiaire, même les talonneurs ressentiront cet effet, même si c’est avec une foulée médio-pied ou avant-pied que l’on pourra en tirer le plus de bénéfices.
Pour bien mesurer l’aide apportée, j’aime bien faire des séances de répétition en changeant de paire. Le suivi du cardio est incontestable sur des portions plus longues, comme sur un 5*2000. A cardio équivalent, on va plus vite avec ces chaussures, mais je pense que c’est aujourd’hui admis. C’est pourquoi je l’ai également comparé avec le modèle au-dessus chez Puma.
Par rapport aux Racer, les grammes supplémentaires se ressentent un peu. 249g en 41 cela reste très léger, mais 185g c’est autre chose. Mais c’est là que la prouesse est réelle, car il n’y a pas tant de différence que cela.
Et ce poids supplémentaire offre également plus d’amorti, ce qui rend cette paire de chaussures plus accessible sur longues distances à de nombreux coureurs.
Amorti
L’amorti est déjà très intéressant sur les Racer, mais peut-être un peu juste pour des coureurs plus lourds. Pour les Deviate Nitro 2 je pense qu’il n’y aura pas de problème. La marque annonce qu’elles peuvent accompagner les coureurs sur toutes distances, même jusqu’à l’ultra. Pour ce point, il faudra tout de même voir ce que cela donne suivant le terrain.
Mais pour l’amorti, je valide ce point sans problème. La couche de mousse est conséquente et si le poids reste sous les 250g en 41, c’est grâce au fait qu’elle est infusée à l’azote, procédé très efficace pour alléger les modèles tout en donnant une protection optimale. L’absorption des chocs est parfaite. Pour bien mesurer cela, une sortie longue sur bitume me semble être un très bon test. Même au-delà des 30 km, pas de douleurs ou de fatigue musculaire qui apparaissent.
La foulée reste stable, je suis toujours émerveillé par cette économie d’énergie. Les raisons sont toujours les mêmes : légèreté, combinaison entre la plaque carbone et la mousse, propulsion qui facilite l’effort. En tout cas, l’amorti des Deviate Nitro 2 permet bien d’envisager toute distance, tout comme son dynamisme qui permet lui la performance même sur distances courtes.
Amorti suffisant pour tout type de coureur ? La protection est à mon avis suffisante même pour les coureurs lourds. Plus on va vite, plus on tirera profit des chaussures, mais comme je le disais plus haut, les Deviate Nitro 2 peuvent s’utiliser aussi à allure lente avec efficacité. On peut très bien les envisager pour l’entraînement et pour la compétition.
Stabilité
La stabilité est parfois le point faible des chaussures à plaque carbone, notamment celles qui sont très épaisses. Cela est parfois accentué par l’effet rebond, quand les chaussures peuvent s’écraser sur le sol pour propulser vers l’avant. J’ai été très surpris en lisant les caractéristiques des Puma : 38 mm de hauteur. Soit 2 mm en-dessous de la limite autorisée. Cela ne se ressent pas du tout à l’impact.
Au contraire j’aurais eu tendance à penser que mon pied était proche du sol. En tout cas, il n’y a pas d’écrasement. L’amorti est doux, sans être non plus trop ferme, juste ce qu’il faut pour une conduite toute en sécurité et avec plaisir. Cela ressemblerait presque à un commentaire pour une pub de voiture. C’est justement parfois l’impression que l’on a avec ces chaussures, qu’elles nous emmènent plus loin.
Parfois, les épaisses couches de mousse peuvent faire perdre les sensations proprioceptives du pied, provoquant une perte du contrôle de la stabilité du pied. Ce n’est pas le cas pour ces chaussures, l’équilibre est très bon entre l’amorti et l’effort.
Usage , durée de vie
Lors du test sur les Racer, la sécheresse ne m’avait pas aidé pour juger le comportement des chaussures sur sol humide. Les Deviate Nitro 2 sont dotées de la même semelle extérieure PumaGrip. Avec l’arrivée des pluies, je peux confirmer ce dont j’étais quasi persuadé : l’adhérence est excellente. Sur sol sec, on sent bien la traction qui opère. Sur sol humide, pas de glissement à prévoir.
C’est intéressant à noter, car sur beaucoup de chaussures concurrentes destinées à la route, c’est un point faible qui est souvent évoqué. Autant dire qu’ici, la semelle extérieure des Puma ne vient pas affaiblir le produit.
Seul bémol, le creux présent vers le talon, dans lequel viennent se loger cailloux ou autres éléments. Cela peut limiter l’usage notamment dans les chemins, il faut parfois s’arrêter pour enlever l’intrus. C’est dommage car l’accroche est bonne et les Deviate Nitro 2 sont loin d’être ridicules sur chemins non techniques, comme sur les courses nature par exemple. L’usage principal reste la route (ou la piste) et c’est bien là que les qualités de ces chaussures s’expriment pleinement.
Puma indique que ces chaussures peuvent s’envisager sur des ultras, mais je pense qu’elle veut parler de distances qui vont au-delà du marathon sur route. Malgré toutes les qualités des Deviate Nitro 2, ce ne sont pas des chaussures de trail, comme d’ailleurs toutes les chaussures concurrentes.
Il y a trop de spécificités dans un domaine comme dans l’autre pour créer un modèle performant sur route et en trail, les modèles hybrides que l’on peut trouver sont en général assez limités. Cela dit, la semelle PumaGrip a une accroche tellement bonne que je ne serais pas surpris que certains coureurs les emmènent dans des terrains techniques, même s’il manque pas mal d’éléments de protection comme un pare-pierre par exemple.
Bref, tout cela pour dire que l’usage principal est sur la route. Je suis d’accord avec la marque, l’amorti est suffisant pour tout type de distance. Du moins, la combinaison entre la plaque et la mousse, qui permet une grande économie d’énergie. J’ai pu lire sur certains tests que la durée de vie est pointée du doigt, pour ma part rien dans le test effectué ne me suggère une usure prématurée au terme des 300 km effectués. Une mise à jour sera effectuée si dans le futur je m’aperçois d’une durée de vie trop courte.
Je ne pense pas que cela arrivera, les Racer m’accompagnent depuis 800 km et je cours toujours avec. Je pense que les Deviate Nitro 2 sont au moins autant résistantes. Le modèle est pour foulée neutre, cela signifie qu’il n’y a pas de correction apportée à la foulée. Peu importe l’attaque du pied, talon ou médio-pied, cela conviendra à tout le monde.

Puma continue son retour en force avec les Deviate Nitro 2. C’est un des modèles à plaque carbone les plus accessibles du marché, que ce soit pour le prix ou pour ses caractéristiques techniques qui en font un modèle très polyvalent. Quelle que soit la distance, pour l’entraînement ou pour la compétition, elles permettront de vous accompagner avec une bonne durée de vie.
Elles pourront s’adapter à tout type de coureur, il ne reste plus qu’à se laisser propulser et à prendre du plaisir en se laissant guider vers la vitesse !
Récapitulatif technique du produit :
Modèle : Puma Deviate Nitro 2
Poids : 249 g en taille 41 (8,5 US)
Drop : 6 mm
Prix : 160 €
Foulée : neutre
Semelle intermédiaire : mousse NITRO ELITE, plaque PWRPLATE
Semelle extérieure : PUMAGRIP
Terrain : Piste et bitume
Pointures : du 39 au 48,5